Le traumatisme développemental crée une blessure interne qui peut durer toute une vie. Elle est subie par les personnes qui n’ont pas eu de parents capables de leur apporter affection, attention et surtout un attachement sain. L’impact du stress et de la solitude causés par ces déficiences médie souvent le développement précoce du cerveau au point d’augmenter le risque de divers problèmes psychologiques.
Anxiété, dépression, impulsivité, trouble de stress post-traumatique, troubles d’apprentissage, troubles du développement de la parole, troubles cognitifs… Il existe de nombreuses dimensions qui sont liées au traumatisme développemental, aussi appelé
trouble réactif de l’attachement. Cet échec de la part des principaux dispensateurs de soins à former un attachement sécurisant a souvent de dures conséquences qui se prolongent jusqu’à l’âge adulte.
Traumatisme du développement, qu’est-ce que c’est ?Pour comprendre en profondeur le traumatisme du développement, il est intéressant de s’arrêter aux travaux du Dr Bessel Van der Kolk. Il est en effet une autorité dans ce domaine et la référence maximale. Des livres comme Le corps tient le score, Le cerveau, l’esprit et le corps pour surmonter un traumatisme sont un exemple clair de sa vaste expérience dans cet univers complexe de souffrance causée par un traumatisme.
Le Dr Van der Kolk est professeur à l’Université Harvard et fondateur du Trauma Center à Brookline (Massachusetts). Tout au long de sa carrière, elle a aidé des dizaines d’enfants et d’adultes à surmonter les effets d’un traumatisme développemental, allant au-delà du simple soulagement des symptômes douloureux et des souvenirs. Le chemin de la guérison authentique, dans ces cas, exige également que la personne se connecte à sa propre énergie vitale pour se reconstruire à nouveau, pour créer de nouvelles perspectives présentes et futures.
Manque d’harmonie avec leur environnement et avec eux-mêmesLe traumatisme développemental façonne dans de nombreux cas un esprit méfiant et fragmenté. L’enfant qui a grandi sans soutien affectif valable, ne fait confiance à personne et se limite à vivre en mode survie. Une partie de lui a désespérément besoin du soutien des autres. Il aspire de tout son désir à retrouver cet amour dont il a été privé…
Il adore ça, mais il a peur, il ne supporte pas l’idée d’être à nouveau blessé. Dès lors, des comportements très complexes sont générés, parfois même violents voire autodestructeurs. Il leur manque cette véritable harmonie avec laquelle se connecter avec les autres et avec eux-mêmes. Cela les amène à faire l’expérience d’un manque de contrôle, d’impulsivité, d’anxiété, d’idées suicidaires, etc.
Quelle est l’approche pour traiter un traumatisme développemental ?Le Dr Bessel Van der Kolk explique dans son livre Le corps garde une trace (cerveau, esprit et corps pour surmonter un traumatisme) que les événements qui se sont produits dans le passé ne peuvent pas être «traités» comme tels. Vous ne pouvez pas effacer ce qui s’est passé. Vous ne pouvez pas revenir en arrière pour empêcher certaines choses de se produire. La seule chose qui peut et doit être faite est de travailler sur les symptômes et de reconstruire la personne.
Par conséquent, il est essentiel qu’à partir d’une thérapie psychologique adéquate, les aspects suivants soient travaillés :
- Traitez l’anxiété et la dépression.
- Travail sur la peur, les souvenirs traumatisants, le sentiment d’être toujours en alerte, la peur d’être rejeté.
- Améliorer l’estime de soi, le sentiment d’identité, la capacité à s’ouvrir aux autres et à pouvoir faire confiance.
De même, le Dr Van der Kolk souligne l’importance de compléter la thérapie avec d’autres aspects tels que l’alimentation, le système immunitaire, un bon repos, les compétences sociales. L’amélioration des processus cognitifs, l’encouragement aux loisirs, la création de nouveaux projets de vie, etc.